Le placebo, hypnose ?
C’est bien mon expérience comme infirmier pendant presque 15 ans qui m’a fait découvert l’hypnose, ou plutôt les outils de communication utilisés dans l’hypnothérapie, ou la P.N.L et même dans la vente !
Mais qu’ai-je vendu ??!!! Rien !, j’ai seulement essayé d’utiliser la « mallette à suggestions » pour aider les patients à aller mieux.
Tout a commencé lorsque je travaillais comme infirmier de nuit dans une clinique chirurgicale. Mon travail consistait à surveiller des opérés (prothèses de hanche et de genoux, arthroscopie des genoux, les ECM ( enclouage-centro-médullaire) des fracturés du col du fémur ou du tibia, les fractures du poignet, et j’en passe !).
Les protocoles pour gérer la douleur étaient précis, et plutôt efficaces. Pourtant, je fus confronté pratiquement chaque nuit, à un problème : et oui !, une prescription médicale est précise et respecte un rythme dans la distribution ou l’administration des médicaments antalgiques (par exemple, 2 comprimés toutes les 4 heures, ou une injection toutes les 6 heures).
Alors, le travail de l’infirmier face à une douleur persistante d’un patient, est de proposer de la glace (c’est efficace), et si rien ne fonctionne, il faut appeler l’anesthésiste de garde. C’est toujours délicat de le réveiller en pleine nuit, j’ai parfois été « mal reçu », mais souvent « bien reçu » car l’anesthésiste qui me connaissait, savait que je n’appelais pas pour rien.
Une nuit, j’appelai l’anesthésiste de garde pour trouver une solution face à une douleur aigue d’un patient. La réponse fut : « je ne sais pas moi ! Donne-lui un PLACEBO en attendant de pouvoir lui faire sa prochaine injection d’antalgique »
Là c’est la révélation ! Au cours de mes études d’infirmiers, j’avais entendu parler, en bien et en mal, du placebo. Cela faisait même parfois sujet de débat, opposant les « pour » et les « contre », je n’avais pas d’avis défini à cette époque, j’écoutais les arguments de chacun.
Et, au fil du temps, j’adoptais de plus en plus le PLACEBO, de façon écologique et professionnelle pour le bien du patient et en accord avec le chirurgien et l’anesthésiste, face à une douleur ou une insomnie, et quand tous les protocoles médicamenteux étaient épuisés dans l’instant de la demande au patient.
L’administration du Placebo, était devenue pour moi « un art ». Il ne suffisait pas de donner la pilule bleue ou rouge, il fallait accompagner cette administration avec un discours truffé de suggestions :
Madame X, 66 ans, opérée du poignet suite à une fracture. Elle ne dort pas, il est 2 h du matin…..Elle n’a pas de douleurs, n’est pas anxieuse, mais ne dort pas. Elle me demande si je peux lui donner « un petit truc » pour dormir, comprenez un médicament. Je n’ai pas de prescription, et je ne pense pas pouvoir déranger l’anesthésiste pour cette patiente qui ne dort pas et qui part le lendemain. J’opte pour le PLACEBO !!!
Ce placebo pour dormir, je l’appelais « SOMNOLEX ». Il était bleu. J’utilisais la suggestion suivante : « avec ce cachet, vous allez DORMIR d’ici 10 minutes ou 30 minutes (c'est-à-dire quoi qu’il arrive, vous allez dormir !), puis « attention, prenez-le dès maintenant, pour être sûre de vous réveiller au passage du chirurgien qui arrive vers 7h ».
Le résultat était très souvent positif (70% environ).
Avec plus de précautions, j’utilisais la même technique, avec le placebo que j’appelais « DOLOREX », il devenait le lien entre la prescription antalgique, quand j’étais à court de moyens. De même, j’avais le « CALMOX », contre le stress, bref, une panoplie de placebo très large !
Mais ce que j’avais compris, c’était que son efficacité tenait aux mots, à l’attitude que j’utilisais lorsque je délivrais le cachet. C’est de là que je me suis intéressé à l’hypnose, à la communication en général. C’est bien dans la boîte à outils de l’hypnothérapeute, ou du PNListe, que je piochais ces techniques sans le savoir.